En hiver, il nous faudra donc composer avec une météo qu’on dit mauvaise, mais qui sculpte intensément nos escapades tout là-haut, sur les arêtes de l’ïle. Je me souviens de journée particulièrement rude en ski de randonnée où nous tricotions avec une attention extrême le fil tenu d’un cheminement sur l’Alta Strada, bousculé par les bourrasques de neige et de vent, en ayant parfois du mal à voir nos spatules. C’était souvent les journées les plus marquantes d’un hiver complet sur les skis au quatre coins de l’Europe. Et j’aimais profondément cette immersion au cœur des éléments, un peu comme au Ben. Ne surtout pas sous-estimer les montagnes de Corse, surtout en hiver !
Comme une invitation pour s’y rendre en hiver et raconter une toute autre histoire.
Même sur l’Alta Stada.
L’idée est de découvrir cette Corse hivernale à pied, sans les skis, en mode alpinisme. Avec des compagnons qui justement ne skient pas, ou plus. Ce projet est surtout un mélange des genres, en optimisant divers outils de progression : surtout de bonnes chaussures, puis des raquettes, souvent les crampons et aussi le piolet, la corde parfois.
En Corse, il faut aimer le vent.
« En Corse, il faut aimer le vent, ou foutre le camp avant de tourner à l’aigre dans les mois d’automne et d’hiver, aux tempêtes d’équinoxe.
le vent souffle dans les Alpes.
En Corse, je sens sa colère, je sens qu’il rage. »