Être dans le blanc, vivre ensemble une semaine loin du fracas du monde, cheminer de refuge en refuge en suivant une belle ligne, une trajectoire que nous réalisons ensemble, me comble infiniment. Apprendre à mieux conjuguer nivologie et cartographie.
A cela s’ajoute les réalités des hébergements, des gardiens et leur équipe, entre refuge gardé confortable, éventuellement en mode non gardé, comme autant de ports d’attache d’une navigation hauturière. Et il s’agit bien de larguer les amarres.
Un matin, quitter le havre rassurant d’un refuge pour s’aventurer, pour s’engager dans une traversée du grand Blanc.
Et le Blanc du Beaufortain est particulièrement inspirant. Les vagues du relief ne sont pas trop abruptes, ni trop difficiles, juste adaptées à la courbure de nos skis, pour notre plus grand plaisir. Par contre, il nous faudra bien tenir la barre à tour de rôle pour naviguer parfois sans visibilité, enveloppés dans une ouate translucide. Heureusement, nos outils modernes, au doux nom d’Iphigénie, nous facilitent grandement la tache.
Terminer le temps de la boussole et des azimuts, de la tangente à la courbe ou autres techniques sophistiquée. Il s’agira d’apprendre à maitriser une « navigation en continue » tout en portant notre attention à la neige et aux avalanches, à la cohésion du groupe. Et surtout à la qualité de notre voyage…